General Context
La Suisse est un pays disposant d’un riche patrimoine vivant, avec une multitude d’événements traditionnels, musicaux et sportifs s’échelonnant tout au long de l’année. Si certains évènements peuvent capitaliser d’une année à une autre grâce notamment aux infrastructures permanentes, au lieu qui reste identique d’une année à une autre ou encore d’un comité d’organisation présent à l’année, d’autres évènements se créent de « toutes pièces » ou doivent se réinventer/s’adapter à chaque édition. C’est notamment le cas d’une grande partie des évènements sportifs qui changent de ville et de comité d’organisation d’une édition à une autre et par conséquent perd un transfert de connaissances précieux.
Pourtant des initiatives se lancent afin de bénéficier du savoir-faire existant. C’est le cas de Paris 2024 qui souhaite capitaliser sur l’expertise des équipes permanentes dans les infrastructures sportives (par exemple au stade de Roland Garros) plutôt que de créer une équipe de toute pièce.
Afin de pouvoir traiter de la thématique du transfert de connaissances inter-événementiels au sein d’un même territoire (par opposition à un transfert de compétences au sein d’un même événement changeant de territoire entre chaque édition) avec précision, il a été décidé de prendre un cas réel sur le territoire vaudois à horizon moyen terme afin de pouvoir mettre en application les solutions répondants aux défis identifiés. C’est donc la Fête Fédérale de Gymnastique Lausanne 2025 qui a été choisie.
Specific context : la Fête Fédérale de Gymnastique, Lausanne 2025 case study
En 2025, la 77ème édition de la fête sportive avec la plus importante participation de Suisse se déroulera dans la Capitale olympique, c’est la Fête Fédérale de Gymnastique (FFG).
Un total de 70’000 concurrents dont 23’000 jeunes sportifs sont attendus sur les bords du Léman pour participer aux “Jeux olympiques du sport de masse”. Car la FFG, c’est avant tout une fête avant d’être une compétition où les galas, cérémonies et cortèges se mélangent au sport populaire et au sport d’élite tout en mettant à l’honneur le mouvement et le partage, valeurs fondatrices de la gymnastique.
En plus des sportifs, quelque 300’000 spectateurs sont attendus afin d’admirer leurs performances dans plus d’une centaine de disciplines allant de la gymnastique rythmique en passant par l’athlétisme mais aussi des disciplines moins connues comme la balle à la corbeille ou encore le lever et/ou jet de la pierre.
Une Ville en Fête
Le but de la Fête est également de s’inscrire fortement et durablement dans la région tout en rayonnant dans toute la Suisse. Pour ce faire, elle aura lieu au sein même de la Ville de Lausanne et de ses habitants en profitant des infrastructures présentes. Le bord du lac avec
la zone sportive de Vidy ainsi que les infrastructures universitaires sera un terrain de jeu idéal, mais le centre-ville ne sera pas en reste avec des réflexions autour des quartiers de Beaulieu, de la Pontaise, de la Riponne ou du Flon. Si l’intégration de la Fête au cœur de la ville peut réjouir ses commerçants, on peut entendre une certaine lassitude de la part des Lausannois vivant au centre-ville qui voient leur bus détourné et le bruit sous leurs fenêtres démultiplié. La cohabitation entre afficionados de la Fête et riverains doit donc être réfléchie en amont afin d’éviter un accueil défavorable.
Vivre la Fête à distance
Si les vaudois n’auront que quelques kilomètres à faire pour se rendre à la Fête, de nombreux suisses et étrangers devront suivre la FFG à distance. Les spectateurs eux-mêmes auront besoin d’un contenu diversifié présentant divers aspects de la Fête. Ainsi, divers canaux de communication, de la télévision en passant par les réseaux sociaux, permettront à chaque Suisse de vivre l’évènement à sa manière. Le contenu qui lui sera proposé doit donc répondre à un public large allant de 9 à 99 ans et actifs sur des canaux totalement différents.
Une main d’œuvre exponentielle
L’évènement ne pourrait avoir lieu sans les 8’000 bénévoles recrutés durant les 18 mois qui précéderont la manifestation. La main d’œuvre passera ainsi d’un comité organisateur d’une dizaine de salariés fixes à plus de 400 bénévoles-dirigeants et 8’000 bénévoles durant l’événement. Ce passage d’une structure hiérarchique traditionnelle à une structure complexe est un réel challenge pour tout organisateur. En effet, plus l’évènement approche, plus la main d’œuvre est nécessaire et pas toujours disponible, plus la tension pour le personnel existant et le nouvellement embauché se fait sentir. La dérive d’un climat portant et sain peut donc vite se transformer en climat tempétueux pour l’ensemble des employés.